Par un beau soir,
Tranquille et noir,
Près d'une rose,
A peine éclose,
Un ver luisant,
Trop suffisant,
Se raillait d'elle :
Qu'est à présent,
« Ma toute belle,
Cette beauté ?
En vérité,
Nul ne s'en doute,
On n'y voit goutte.
Ton vermillon
Pâlit, ma fille ;
Le papillon,
Pour qui je brille
De tant d'appas !
Ne te voit pas. »
Alors la rose
Répond ainsi :
« De tout ceci
La nuit est cause ;
Avec le jour,
J'aurai mon tour.
Quand vient l'aurore
Et qu'il fait clair,
Le météore
N'est plus qu'un ver ;
Son feu s'efface ;
Le jour naîtra
Qui remettra
Tout à sa place. »