Le lion et le léopard,
Le loup, la martre et le renard,
Le hibou, le vautour, affamés de carnage,
Par la justice du Seigneur,
Étaient, enfin, tombés aux mains d'un empailleur,
Dont ils décoraient le vitrage.
Les bonnes gens du voisinage
Venaient les voir, tout attendris,
Et se disaient : « Les voilà pris,
Ces rois des monts et de la plaine. »
Ils plaignaient surtout le lion.
Jamais le grand Napoléon,
Dans son île de Sainte-Hélène,
Ne leur avait fait tant de peine.
Voilà bien la bêtise humaine.