Deux Coqs, l'un brave et l'autre fanfaron,
Se prirent, un jour, de querelle.
Les torts venaient du forfante : un poltron,
Que pour un oui, que pour un non,
Fait tout d'abord grand bruit ; mais, qu'à l'œuvre on l'appelle :
Ce n'est plus que le chien de feu Jean de Nivelle.
Tel notre Coq, après maints beaux coquericos,
Dès qu'il vit son rival prêt à livrer bataille,
Ne sentant plus son cœur au niveau de sa taille,
Voulut jouer de l'aile et tourner les ergots ;
Mais, il ne sut s'y prendre avec tant de vitesse,
Que l'autre Coq n'eût le temps et l'adresse
D'arrêter le fuyard, de lui saisir rez front,
Et de lui trancher net, irréparable affront !
Cet insigne qui fait qu'un coq est coq, la crête,
Son joyau de Sultan, la gloire de sa tête !
Le brave ainsi vengé : Va, dit-il, ce m'est hoc,
Qu'en te créant, Jupin s'était trompé de moule ;
Il te donna le front d'un coq,
Je te rends celui d'une poule !
A vous voir, si souvent, Messieurs les beaux Seigneurs,
Porter si mal le faix de tous vos grands honneurs :
« Méprise de Jupin ! pourrait crier la foule :
Crête de coq sur front de poule ! »