Au temps jadis,
Où la brebis,
La chèvre ainsi que la génisse.
Firent société, dit-on,
Avec monseigneur le lion,
Lequel, pour lui* prit tout le bénéfice,
La brebis en chemin rencontrant un renard,
Ce dernier lui dit ; « Ma commère,
Vous avez toutes trois fait là mauvaise affaire,
N'ayant rien eu pour votre part
Le lion à la dent cruelle,
Pour vous tromper l'avait eu belle,
Vous étiez faibles et lui fort ;
Il mangeait de la chair, et, vous mangiez de l'herbe !
Vous pouviez bien ainsi descendre au sombre bord
Pour avoir enfreint ce proverbe :
Ne vous associez jamais avec les grands.
Mais moi, je suis petit, des plus accommodants,
Et si vous le voulez, nous ferons des affaires,
Gagnons beaucoup de biens et partageons en frères.
Qu'en dites-vous, ma bonne sœur ? »
La brebis répondit : » Maître, je vous refuse,
Car si de la force j'ai peur,
Je crains encore plus la ruse. »