Un Prince aimait éperdument...
Sa Femme ? non ; mais sa Maîtresse,
Qui, par respect pour son royal Amant,
Le trompait avec tant d'adresse
Mais par malheur un jour que plein de sa tendresse
Qu'il ne s'en doutait nullement.
Il était entré brusquement
Dans la chambre de sa Princesse,
Qui le croyait bien loin apparemment ;
Il s'aperçut, tout au long, d'une pièce
Qu'on lui jouait depuis longtemps.
Les Princes d'ordinaire
Sur ce chapitre ne font guère
Endurants.
Celui-ci, rouge de colère,
Sort, et murmure entre ses dents,
Fuyez, malheureux Courtisans !
Dans la fureur qui le transporte.
Il en trouve un : « entrez dans cet appartement,
» Du cabinet voisin faites ouvrir la porte,
» Dit-il, et de ce fer frappez au même instant
» L'homme, quel qu'il soit, il n'importe,
» Qui s'y trouve dans ce moment.
» Qu'il meure ! Allez, et servez ma vengeance,
» Et soyez sûr de ma reconnaissance.
Ce Prince était-il donc jaloux, éternel ? Non...
Non : jamais il n'en fut un si juste et si bon.
Princes, qui ne savez combattre,
Ni vaincre une passion,
Tremblez ! C'était Henri-Quatre.