Un habitant de Syracuse
Avait caché dans la terre un trésor.
Auprès de Denis, on l'accuse,
Et Denis lui prend tout son or.
Non pas tout ; car usant de ruse,
Notre homme en fut mettre à l'écart
Une part.
Après quoi, dans une autre ville
Iva fixer son domicile ;
Et pour ne plus s’exposer au hasard
De perdre encor, à force de ménage,
L'or qu'il a sauvé du naufrage,
Il en achète un héritage,
Le fait valoir, est actif, diligent,
N’épargne point sa peine et son argent,
Sème, plante, bâtit, défriche,
En peu de temps le voila riche.
Denis l'apprend et le fait appeler.
Viens-ci, dit-il et cesse de trembler.
Car à tes biens, loin de prétendre,
Je m’en vais sur le champ te rendre.
L'or dont je m’étais emparé,

Puisqu’enfin, devenu plus sage,
Tu sais qu'il est fait pour l'usage,
Et non pas pour être enterré.

Fables et contes dédiés a Son Altesse Impériale Monseigneur le Grand Duc, Livre I, Fable XIII




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