Il était une fenêtre où l'on avait enchâssé avec grand soin différents verres transparents disposés avec symétrie et de diverses couleurs, blancs, verts, noirs, rouges, gris et jaunes. De cet endroit, plusieurs curieux regardaient, chacun par son carreau, les passants qui croisaient le chemin. Mais comme chacun d'eux avait les yeux fixes et que les objets étaient vus à travers des prismes différents, aucun n'était vu par tous sous le même aspect ; aussi la diversité était le véritable type. Tous ensemble se moquaient du passant isolé, - car entre plusieurs il est facile de railler un seul individu, mais comme en toute chose il y a des accidents imprévus, il arriva que ce jour était le 6 de janvier¹ et qu'un objet inattendu vint fixer leur attention. C'était un arlequin dansant en tête de sa bande. Comme cent couleurs à la fois brillaient sur son habit, le personnage était vu dans tous les carreaux. L'un des spectateurs, plus avisé que les autres, dit à ses compagnons : « Voyez un peu ce qu'est le monde. Sur un même sujet nous voilà divisés. Il danse tous les ans, et c'est toujours le même arlequin. »





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