Au berceau d'un monarque illustre dans l'histoire,
Qui, de sa race un jour devait être la gloire,
Une Fée et sa sœur avaient déjà souri.
«De cet enfant je veux faire mon favori,
Dit Tune, «et que de l'aigle à la perçante vue
« Il soit digne ; des cieux dans la vaste étendue,
Ce prince des oiseaux aperçoit un ciron.

— Votre présent, dit l'autre, entre nous, est fort bon ;
Ce favori sera très clairvoyant sans doute ;
De la grandeur pourtant trouvera-t-il la route
Par ce don ? l'aigle est-il seulement clairvoyant ?
Non ; il possède encor ce mépris du puissant
Qui du petit toujours dédaigne la faiblesse ;
Et c'est au nouveau-né, le cadeau que j'adresse.

Elle est sage, ma sœur, votre restriction,
Repart l'autre, «le trop de pénétration
A rendu quelques rois bien indignes d'eux-mêmes,
De vils détails mouvaient leurs volontés suprêmes.

Livre III, fable 4




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