Joli Chardonneret, pourquoi m'as-tu quitté?
Que t'ai-je fait, pour avoir mérité
Semblable cruauté ?
J'avais pour toi l'amitié la plus tendre ;
Je te nourrissais de ma main ;
Le biscuit et le meilleur grain
Ne te coûtaient que la peine d'en prendre.
Je te flattais, je te baisais,
Je me faisais Unique étude de te plaire :
Et cependant, petit ingrat,
Tu m'as quitté ! Nouveau climat
Te possède : reviens à ton poste ordinaire,
Et je te promets le bonheur.
En ces mots un enfant exprimait sa douleur :
Mais l'oiseau fugitif n'écoutait son langage ;
Oiseau,libre une fois,ne revient plus en cage.
Proverbe dit, et proverbe a raison ;
Il n'est point de belle prison.