Deux mots de trop Jean Condat (? - ?)

En Français

Avec douleur, le pauvre Mathurin,
Par un avis rempli de peine et de chagrin.
Et surtout bien criblé de fautes d'orthographe,
Le tout remis au Télégraphe,
Apprenait à ses bons parents.
Tous honnêtes et braves gens,
Le décès de sa belle-mère.
Absorbé qu'il était par sa douleur amère,
Qui sait? peut-être aussi par l'appât du magot,
Dans sa dépêche, il mit deux ou trois mots de trop.
— Monsieur, dit l'employé, c'est dépense inutile.
— Eh bien! fait l'héritier, d'une voix fort tranquille,
Cette mort, après lou', n'étant pas un malheur,
Supprimez, s'il vous plaît, les mots : avec douleur.

En Parois charentais

Avec douleur, le pauvre Mathurin,
P'r in avis remplli de peine et. de chagrin,
El sùstout bein cribllé de fautes d'octografe,
Le tout remis au Télégraphe,
Apprenait à ses bons parents,
Tous honnêtes et braves gens,
Le décès de sa belle-mère.
Absorbé qu'il ètait p'r sa douleur amère,
Qui sa? pet'ètre i ou p'r l'appât du magot,
Dans sa dépêche, i mit deux ou trois mots do trop.
— Moucieu, qu'dit l'emplouyé, c'est, dépense inutile.
— Eh bein ! l'ail l'héritier d'ine voix bein tranquille,
Tielle mort, après tout, n'étant pas in malheur,
Supprimé, s'i vous niait, les mots : avec douleur.





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