J’aime le mot d’un simple villageois
Du temps jadis : s’il fut Grec ou Gaulois,
Je ne sais ; son pays ne nous importe guère :
Cet homme, chaque jour, sortant de sa chaumière,
Tendait les bras, levait les yeux,
Contemplait la beauté des cieux,
Ensuite à Jupiter adressait sa prière.
Son voisin peu dévot, qui le regardait faire,
Lui dit : A quoi te sert tant d’amour pour les dieux ?
A tout, répliqua-t-il ! Je le sens nécessaire
A mon bonheur, à mes travaux :
J’en goûte mieux les biens ; j’en ressens moins les maux.