Un enfant avait mis dans une cage ouverte
Du biscuit, du millet doré.
Un imprudent oiseau, par l'appât attiré,
Étourdiment vint y chercher sa perte.
Dans la cage trompeuse à peine est-il entré
Pour goûter ce qu'elle renferme,
Soudain la porte se referme.
Sitôt que l'oiseau se sent pris,
Ce qu'il désirait tant pour lui n'a plus de prix ;
Il saute et s'agite en sa cage,
Frappe les barreaux avec rage,
Oublie avec sa faim le grain qui l'a tenté.
Eh ! que manque-t-il donc à cet oiseau sauvage ?
Bien peu de chose, en vérité,
Il lui manque la liberté.