L'Enfant et l'Abeille Jean-Jacques Boisard (1744 - 1833)

Avec une ardeur sans pareille,
Fanfan poursuivait une Abeille.
Demandez-moi pourquoi : c'était pour son plaisir :
Fanfan, faute de mieux, s'amusait à mal faire,
Et déjà, comme un homme, occupait son loisir.
De ses mauvais desseins il reçut le salaire :
L'Abeille alors de se servir
De ce dard dangereux dont l'arma la nature,
De se venger et de s'enfuir.
Mais l'aiguillon fatal resta dans la blessure ;
Ses jours en dépendaient, il en fallut périr.
Au bout de quelques jours, sur le point de mourir :
Que la vengeance est douce, disait-elle,
Mais que la suite en est cruelle !

Livre I, fable 2




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