Au fond d'un bois deux Louveteaux,
Grâce aux rapines de leur mère,
Nourris de la chair des Agneaux,
Avaient eu quelques jours un sort assez prospère.
Mais ce bonheur fut passager ;
La cruelle expira sous les coups d'un Berger.
On prétend qu'une Tourterelle,
Voisine du repaire affreux
De ces coupables malheureux,
En apprenant cette nouvelle,
Parut céder encore à la compassion,
Et fit en soupirant cette réflexion :
Votre mère pour vous a commis bien des crimes ;
Elle vous engraissait du sang de ses victimes,
La malheureuse !… Elle n'est plus,
Et vous laisse en mourant un funeste héritage !…
Taisez-vous, orphelins !… Vos cris sont superflus,
Et des Bergers vengeurs ils réveillent la rage !