Un myrte nain était jaloux d'un chêne !
Que n'ai-je comme lui, disait cet envieux,
Ce front noble, élevé, qui se perd dans les cieux,
Et sa prestance souveraine !
Il se plaignait encor, lorsque de bûcherons
Parut une troupe nombreuse ;
Et celui qui portait une tête orgueilleuse,
Bientôt de ses débris joncha les environs.
Le myrte nain, témoin de son sort déplorable,
S'écria : j'étais bien coupable
De voir, avec quelque dépit,
Une grandeur si périssable :
Pour jouir d'un état durable,
Il n'est tel que d'être petit.
Frappé du faux éclat d'une gloire importune,
Nous brûlons de sortir de notre obscurité ;
Et nous ne voyons pas que jamais la fortune.
Ne prit un plus grand soin de notre sûreté.