L'Espoir disait au sort : J'ai sujet de me plaindre ;
Je cours sans cesse après un heureux avenir :
Malgré mes efforts pour l'atteindre,
Je ne saurais y parvenir.
Me fatigant en vain, je n'ai d'autre ressource
Que de m'arrêter dans ma course.
Tu ne peux t'arrêter, lui répondit le sort ;
Je veux que ta course éternelle
Soutienne la race mortelle,
Jusque dans le sein de la mort.

Ainsi l'espoir soutient de son bras salutaire,
Les rois dans leur palais, le pauvre en sa chaumière ;
Il traverse les temps, il traverse les lieux,
Triomphe de la mort, et nous conduit aux cieux.

Livre II, fable 23




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