Baisant ses pas, et marchant à sa suite,
Tu rampais sous le léopard,
Disait certain singe au renard ;
On ne peut que blâmer une telle conduite.
- Toi, que fais-tu près du lion ?
Es-tu là par amour, ou par ambition ?
- Cédant au désir qui me presse,
Pour lui témoigner ma tendresse,
Je fais loyalement ma cour.
- Parle plus franchement, tu rampes à ton tour.
En vain tu veux paraître un bon apôtre,
Nous ne valons guère mieux l'un que l'autre ;
Agir uniquement d'après notre intérêt,
En peu de mots, voilà de tous deux le secret.
Dans ces deux animaux chacun peut reconnaître
Çes misérables courtisans,
Que l'on a vus dans tous les temps
Être pour leur profit, les flatteurs de leur maître.