À la Gaze qui la couvrait
Une gorge très éclatante
Avec humeur un jour disait :
« Tu me rends moins intéressante,
Et je veux désormais
Briller de mes propres attraits. »
La Gaze, comme on peut le croire,
Fut bientôt mise de côté ;
Et ce beau sein par l'amour agité,
Se montra dans toute sa gloire.
De ce spectacle on est d'abord charmé :
Chacun et le fixe et l'admire,
Plus d'un mortel même en soupire ;
Mais bientôt l'œil accoutumé,
Le voit avec indifférence,
Et de sa nudité
Est même révolté,
Car le moins sage aime aussi la décence,
La Gaze alors lui dit : -- Mon tissu délicat,
Voile et ne cache rien à ta blancheur extrême
Il prêtait encor plus d'éclat :
Cependant si tu veux me rendre mon état,
Tu pourras recouvrer ta puissance suprême.--
Le Sein revint de son erreur.
La Gaze lui rendit cette décence aimable
Qui sied si bien à ce sexe enchanteur,
Et son empire fut durable.
La jeunesse toujours nous plaît,
Mais sa pudeur nous en impose.
De la coquette le secret
Est de laisser désirer quelque chose.