Au retour du printemps, sous un feuillage dense,
Un oiseau construisait son petit nid de foin ;
Le feuillage lui dit :
— Tu n’as pas de prudence
Et tu ne vois pas de bien loin :
Cela m’étonne.
Je te cache aujourd’hui, mais, aux jours de l’automne
Le vent m’emportera
Et sans abri te quittera
Contre le froid, contre le givre.
L’oiseau lui répondit :
— Merci de ton conseil !
Je n’ai que faire de le suivre,
Car j’aurai pris mon vol vers un plus doux soleil
Lorsque tu tomberas au souffle de la bise.
Quelqu’humble que paraisse ici-bas notre abri
tâchons qu’il nous suffise :
Disons comme l’oiseau : Quand il sera flétri
Par le temps qui dispose
De toute chose,
Vers un séjour plus doux
Nous nous serons envolés tous.