Une harpe éolienne
Par quelque main magicienne —
Se disait on dans le hameau —
Avait été pendue aux branches d’un ormeau,
Et, près de cette harpe, au faîte d’une grange,
Une girouette étrange
Luisait sur sa tige de fer.
Or, un vent accourut, l’Aquilon ou l’Auster,
Qui toucha brusquement, de son aile rapide,
La fière girouette et la harpe timide.
La première tourna jetant un cri méchant,
Comme un dési de la colère,
Mais l’autre fit entendre un accord si touchant
Qu’on aurait dit une prière.
Le même vent du ciel — la peine où nous tombons —
Irrite les méchants et fait chanter les bons.