Quel vif plaisir m'a fait ressentir cette belle !
Se disait un citron que la jeune Isabelle
Avait, en déjeunant, tendrement pressuré,
Dieux ! quel bonheur j'eus avec elle !
Mais hélas ! il a peu duré.
Changeant de mets, cette infidèle,
Après m'a voir étreint, dans sa main bien pressé,
Tout tic suite m'a délaissé.

Jeunes gens que Plutus, dans le commun partage,
Gratifia d'un large don,
Vous que souvent séduit fillette au cœur volage,
Gardez-vous d'être un jour traités comme un citron.

Livre II, fable 8




Commentaires