Par hasard
Au sein de prairie émaillée
Un Âne vit flûte oubliée ;
L’oreillard,
Flairant et reflairant encore,
La remplit d'un souffle sonore
Par hasard,
— « Merveille ! l'instrument résonne ! »
Dit l'Onagre qui s'en étonne;
Quels accords divins et quel art !
J'ignorais que je fusse un Orphée !
Me voila passé coryphée. »
Par hasard
Un sot rencontre heureux brocard ;
Il se tient dés lors pour un aigle,
Posant comme la règle
Un hasard.

Livre IV, fable 1


Alger, 5 Décembre 1853.

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