Sur le sol se trainait un Lierre
Qu'insultait du pied tout passant ;
Un Sycomore au trône puissant,
Prit en pitié la plante et sa misère.
— « Viens a moi ! lui dit-il ; Viens ! délaisse la terre !
Je veux te servir de soutien ;
C'est peu, mon jeune ami! Je yeux que ton feuillage
Ne fasse désormais qu'un seul avec le mien ;
Tout m'intéresse en ton jeune âge ;
Viens donc ! et pour mon fils puissé-je t'adopter !
Heureux d'un pareil patronage,
Le Lierre eut hâte d'accepter.
Il étreignit d’abord le trône du Sycomore
De ses mille bras sinueux;
Puis il gravit plus haut encore ;
Puis encor, redoublant ses noeuds,
il envahit les rameaux plus extrêmes ;
Puis sous des étreintes suprêmes
Il étouffa son bienfaiteur.

Ce Lierre dans le monde a maint imitateur.

Livre VII, fable 4


Mustapha-Inférieur, 12 juin 1854.

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