Une nuit les deux tours jumelles
De Saint-Barthélemi
Prenaient plaisir entr'elles
A se cajoler à l'envi,
Jusqu'à se proclamer de nos tours les plus belles.
La scène, parait-il (et c'est probable aussi),
Se passait au clair de la lune :
« En beauté, ma sœur, disait l'une,
C'est vous qui l'emportez, je suis de bonne foi.
— Allons donc ; c'est vous, non pas moi, »
Répondait l'autre ; alors de s'obstiner chacune,
Et puis de s'écrier toutes les deux en chœur :
« Non, non, ma sœur, c'est vous. — Du tout, c'est vous, ma sœur. »
Quand le vieil édifice où l'hôte des mansardes
Contre du pain, lundi, court échanger des hardes,
Se mit à grommeler dans sa mauvaise humeur :
« Vous tairez-vous, double bavarde,
Ou du poste voisin j'appelerai la garde ;
Vous êtes toutes deux laides à faire peur. »
Je trouve la vérité dure,
Et la grosse et triste masure
De la leur dire eut tort, à mon avis.
Sans sortir de notre pays,
Je connais, moi, deux pauvres diables
A ces tours à peu près semblables,
Qui s'en vont l'un vantant tout ce que l'autre écrit,
Pour qu'à son tour aussi celui-ci le louange :
Peste soit de qui les dérange !
Quand deux pauvres s'aident Dieu rit :
Pour moi, ce vieux dicton que grand'mère m'apprit
A je ne sais quel charme étrange.
Ou du poste voisin j'appelerai la garde ;
>> Vous êtes toutes deux laides à faire peur. »
Je trouve la vérité dure,
Et la grosse et triste masure
De la leur dire eut tort, à mon avis.
Sans sortir de notre pays,
Je connais, moi, deux pauvres diables
Aces tours à peu près semblables,
Qui s'en vont l'un vantant tout ce que l'autre écrit,
Pour qu'à son tour aussi celui-ci le louange :
Peste soit de qui les dérange !
QUAND DEUX PAUVRES S'AIDENT DIEU RIT :
Pour moi, ce vieux dicton que grand'mère m'apprit
A je ne sais quel charme étrange.
Le Mont-de- Piété est au bord de la Meuse