Une gentille bergerette
Manquant de tout, dans un état piteux,
Un jour d'un hiver rigoureux,
Se présenta devant la maisonnette
De plusieurs moineaux très heureux.
Us avaient nids mollets et grains en abondance,
Qu'ils volaient, à la vérité,
Dun fort riche grenier prés de leur résidence.
Or, nos pierrots faisant bombance,
Repoussent » avec dureté,
L'oiseau réduit a l'indigence....
Tout-a-coup Ion entend: O malheur ! au secours !
Des flammes en fureur le grenier est la proie.
C'est un fléau que Jupiter envoie.
A qui peut-on avoir recours?
Voila ces beaux messieurs dans !'affreuse misère.
La neige tombe à gros flocons.
Ils vont par-ci, par-là, dans tous les environs,
Jusque chez un seigneur leur frère.
Ils sont chassés comme de vils larrons;
Ils avaient mérité cette peine sévère.
Ces moineaux, morts de faim, trouvés sur un glaçon,
Au richard au cœur dur, servirent de leçon.