La Terre et le Chêne Simon Pagès (17ème siècle)

Pourquoi méprises-tu ta mère nourricière?
Si tu portes , mon fils, ta tète jusqu’aux cieux,
Tu dois cet avantage 4 mes soins généreux.
Tant d’arbres , tes voisins, ont un sort tout contraire!
Pour me faire plaisir, au pauvre voyageur
Offrant leur ombre hospitalière,
De sa fatigue ils calment la rigueur.
Ah! ne dédaigne pas les avis d’une mère !
Au chêne le plus orgueilleux
Ainsi parlait un jour la terre.
Or, notre chêne était heureux;
De l’écouter c’était bien autre affaire !
« De Jupiter je couvre les autels ;
Mille dieux 4—la-fois viennent sous mon ombrage ;
Qu’ai-je besoin de vos soins maternels ? »
D'un fils est-ce 1a le langage ?
Soudain la foudre gronde , écrase avec éclat
Les fragiles beautés de cet enfant ingrat.

Livre I, Fable 12




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