Le Sophi et le Potier Antoine Bret (1717 - 1792)

Au fils de Tamerlan, un vil Potier de Terre
Adressa ce propos :
L'Alcoran est il faux
Lorsqu'il dit, que du riche, un indigent est frère
Et que malgré l'orgueil et sa chimère
Tous les Musulmans sont égaux ?
Non, mon ami, c'est la vérité même,
Dit au manœuvre le Sophi,
Eh bien, la chose était ainsi,
Répond notre potier, ma surprise est extrême,
Tandis que je suis sans un fou
Que vous nagiez dans l'argent jusqu'au cou,
e vois que vous êtes sincère,
Vous convenez du principe avec moi,
Soyez aussi de bonne foi,
Et faites-moi ma part de frère.
De huit Aspres, alors le Prince lui fait don.
Huit Aspres seulement, dit l'ouvrier qu'étonne
Une si mince portion !
Quoi ! des trésors de la couronne...
Paix... silence... interrompt Schahroch
Ne te vante de rien, ta part n'est trop bonne
Je t'en ai fait le compte en bloc,
Sois bien certain qu'il faudrait rendre,
Si, me faisant le même loi,
Chaque frère ici venait prendre
Sa portion ainsi que toi.

Fables orientales, fable 11


Note de l'auteur :
- L'Aspre, monnaie qui revient à notre pièce de deux liards.
- Schahroch. Nom du fils de Tamerlan. M. Galant a écrit son histoire.


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