Au pied de l'autel d'Apollon
Un sage de la Grèce avait offert un don,
Implorant ses bontés divines.
Les vœux qu'il adressait étaient des plus pressants ;
Mais lorsque d'une main il prodiguait l'encens,
De l'autre il bouchait ses narines.
Un augure, qui vint à s'en apercevoir,
Lui dit : Crains-tu l'odeur qu'exhale l'encensoir ?
Sans doute, répondit le sage.
L'encens avec justice honore les autels ;
Mais s'il est pour les dieux un légitime hommage,
C'est un poison pour les mortels.