Le Lionceau et le Chien Auguste-Alexandre Simon (1791 - 18**)

Un chien servait une lionne ;
Le lion' était mort ; un jeune lionceau,
A peine sorti du berceau,
Était l'espoir dé la couronne.
Jugez du soin que l'on en prit.
On le voulait aimé, comme le fut son père ;
Ce que voulait encor sa mère,
C'est qu'il eût un cœur droit, loyal, et de l'esprit.
A le bien élever lé chien mit sa science ;
S'il lé conduisait dans les bois,
Il l'arrêtait toujours, quand une triste voix
Disait à l'écho sa souffrance.
Ecoutez, écoutez ces plaintes et ces pleurs !
Les petits ont bonne mémoire ;
Do votre père c'est l'histoire :
Il aimait tant à soulager les cœurs !
En vous voyant, ils voient son image,.
Et jusqu'à leur moindre soupir
Vous apporte un doux souvenir ;
Est-il un plus bel héritage ?
Le lionceau goûtait le prix de ses leçons,
Aimait son chien fidèle,
Mangeait à sa gamelle ;
Les petits lionceaux sont presque toujours bons.
Mais lorsque pousse la crinière,
Avec elle l'orgueil et mille autres péchés,
Les bons chiens sont chassés,
Comme le fut celui qu'avait choisi la mère.
Après cela, bons chiens, prêchez.

Livre II, fable 19




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