Un gardeur de pourceaux,
Dans Un village,
C'est bel et bien un personnage,
Soit dit sans un matin propos.
Pour appeler ses bêtes à là pâture,
D'un sifflet agaçant il prolongeait les sons
Des passants il mettait l'oreille à la torture,
Pour prouver qu'il avait de vigoureux poumons.
Ami, lui dit Un malin camarade,
Quand le chantre, au lutrin, de sa voix fait parade,
Qu'il prolonge sa note à la fin dit verset,
11 est bien loin encor d'égaler ton sifflet,
Qui, grâce à ta poitrine,
Se prolonge sans fin de colline en colline,
Et les pourceaux, de l'entendre, ravis,
Trottant, grognant, regagnent le logis.
Ça dit, le lendemain, soufflant à perdre haleine,
Le gardien de pourceaux se rompit une veine.
Partout on rencontre l'orgueil ;
Il nous prend au berceau, nous suit jusqu'au cercueil.
Il s'est blotti, quoique bien à la gène
Dans le tonneau de Diogène ;
A plus fortes raisons,
Dans les grandes maisons.