Oh ! vous dont la fortune est venue en naissant
Aussi bien que le rang ;
Qui ne connaissez pas privations, misères,
Voulez-vous des prières ?
De votre noble cœur laissez un souvenir ;
Si Dieu vous donne l'opulence,
C'est pour secourir l'indigence ;
La prière, à ce prix, Dieu viendra la bénir.
Le souvenir toujours rappelle
Qui le donna par amitié, faveur, amour,
L'absence fut-elle éternelle,
Le portrait d'un ah.it nous sourit chaque jour,
Nous entendons vibrer la divine parole,
Quand nous prions au pied de la. divine croix,
Mystérieuse voix,
D'un Dieu mourant qui nous console !...
Le souvenir rappelle les absents ;
A l'exilé le ciel de la Patrie,
Il rend fidèles tes amants,
Il nous reporté même au delà de la vie,
Donnez à qui vous aime un tendre souvenir,
L'amitié n'est pas exigeante ;
Donnez si votre âme est aimante,
Vous n'aurez pas à vous en repentir.
On pensé à Dieu quand on voit son image,
Qui nous unit au ciel par le plus pur lien ;
On pense à Vous quand vous donnez un gage,
Comme on pense h l'ami qui nous a fait du bien.
De père en fils, dans les pauvres chaumières,
On prie pour les bienfaiteurs ;
Au pied du souvenir sont les bonnes prières,
Bien rarement ailleurs.

Livre IV, fable 7




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