Une troupe de villageois sacrifiait un taureau à Cérès : une vaste grange avait été jonchée de pampres ; on y avait disposé des tables chargées de viandes et des tonneaux pleins de vin. Un enfant, qui avait mangé outre mesure, s'en revint le ventre gonflé des entrailles de la victime, et en proie à de vives douleurs. Il se jeta dans les bras caressants de sa mère :
« Hélas ! s'écriait-il, qu'est ceci ? malheureux, je me meurs. Bonne mère, je rends toutes mes entrailles.
- Courage, répondit la mère, ne crains rien, débarrasse-toi : ce ne sont pas tes entrailles, mais celles du taureau. »
Quand ceux qui ont dévoré les biens de l'orphelin se plaignent des restitutions qu'on leur demande, appliquez-leur cette fable.