Le vent déracina un chêne de la montagne, et l'abandonna au courant d'un fleuve ; les flots agités emportaient ce gigantesque tronc contemporain des anciens hommes. Sur les deux rives, de nombreux roseaux buvaient l'onde limpide. Le chêne s'étonnait qu'une plante si délicate et si frêle ne fût pas tombée, tandis que lui, arbre superbe, avait été arraché. Un roseau lui dit fort sagement : « Pourquoi cette surprise ? Tu as lutté contre le vent, et tu as succombé ; plus modestes, nous plions docilement au moindre souffle qui vient agiter nos têtes.
Ainsi parla le roseau. Cette fable nous apprend qu'il vaut mieux céder aux puissants que leur résister.