Un lion voulut un jour tendre un piège à un taureau sauvage ; il feignit qu'il allait offrir un sacrifice à la Mère des dieux, et invita le taureau au festin. Celui-ci, sans défiance, promit de venir. Il y va ; mais s'étant arrêté à la porte du lion, il aperçut plusieurs chaudières pleines d'eau chaude, des couteaux, des coutelas et des instruments à écorcher les bœufs, tout frais émoulus ; près de la porte il ne vit rien qu'un coq garrotté, et s'enfuit au plus vite dans sa montagne. Le lion, le rencontrant quelque temps après, lui en faisait des reproches ; mais le taureau : « Je suis venu, dit-il, et je t'en donnerai la preuve ; il n'y avait pas de victime qui répondit à de si grands préparatifs. »