Deux chiens, se trouvant d'aventure,
Ils se regardent trait pour trait ;
L'un était tondu, l'autre avait
Une magnifique fourrure,
Et de plus un très-beau collier.
Le tondu rompit le premier
Le silence en disant à l'autre :
Ah ! quelle fortune est la vôtre
De paraitre ainsi bien vêtu,
Tandis que moi je suis à nu !
N'en juge point par l'apparence 5
Ce long poil que tu trouves beau,
Reprit l'autre chien, sur ma peau
Abrite une maudite engeance
Qui me cause mainte souffrance,
Et toi, grâce à l'heureux ciseau,
Tu vis libre de ce fléau.
C'est là le cas de l'opulence.
Cette fable est tirée du recueil que don JOSEPH-AUGUSTIN IBANEZ DE LA REMTERIA a aussi publié avec succès.