Prête à fuir nos frimas,
Une jeune hirondelle
Allait chercher d'autres climats ;
A son toit infidèle,
Un tendre passereau
Voulut aller comme elle
Chercher monde nouveau.
« Tu périrais dans le voyage,
Petit ami, reste en ces lieux,
Ne quitte point ta mère et vis sur ce rivage.
Je reviendrai dans un tems plus heureux :
Je reviendrai pour la saison nouvelle. »
Vains conseils ! elle part, le passereau la suit,
Méprisant les avis de l'amitié fidèle.
Mais à peine l'hiver s'enfuit
Que Zéphire la rappelle ;
A son retour Flore a souri :
» De ton ami, dis-moi, sais-tu quelque nouvelle ?...
Tu reviens triste et seule... Hélas ! il a péri ! »
Vous qui, sous l'aile maternelle,
Dans une douce paix coulez vos premiers ans,
Oh ! jamais, trop heureux enfants,
Jamais ne vous éloignez d'elle !
Respectez-la dans tous les temps,
Et suivez les avis de la sage hirondelle.