Le Cerf et le jeune Sauvageon Honoré Antoine Richaud-Martelly (1751 – 1817)

Manger l'écorce, en dépouiller les bois,
Des Cerfs c'est l'ordinaire usage.
Un jeune Sauvageon, qui craignait leur ravage,
De sa timide voix
Adressait ce discours aux Cerfs du voisinage :
Laissez-moi vivre encor un an ;
Et vous aurez après, nourriture solide.
De mes pareils, convenez-en,
L'écorce est un mers insipide.
Point de quartier, lui dit le Cerf le moins humain ;
Bien fou qui s'amuse à t'entendre :
J'aime bien mieux te tenir que t'attendre :
Serai-je au monde l'an prochain ?

Livre III, fable 8




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