Certain Goujon, voyant un ver dans l'eau,
(Ver qui cachait un hameçon perfide, )
Le convoitait d'un œil avide,
Disant : « Que n'est-ce un vermisseau !
Que j'aurais eu de plaisir à le prendre!
Mais un ver, que c'est gros ! ah ! je n'y puis prétendre,
Vient un Brochet qui n'en fait qu'un morceau.
Gare le piège !... il s'y laisse surprendre,
Et cherche en vain à se défendre.
Tandis que le pêcheur l'attire sur le bord :
« Parbleu, dit le Goujon, je dois bénir mon sort !
Pauvre Brochet ! il est dans la détresse,
Et je me sauve, moi, grâce à ma petitesse....!
Quelquefois, ainsi qu'on le dit,
Il est fort bon d'être petit ! »