Le Cadeau de Mahmoud Jean-Jacques Porchat (1800 - 1864)

Sultan Mahmoud pour une des merveilles
Qui du sérail suivent les dures lois
Se montra bien Turc une fois,
Et lui fit couper les oreilles.
Elle en pleura longtemps ; mais lui de qui la voix,
Pour la justice à tonner toujours prête,
Fait tomber ici quelque tête,
La quelque nez où quelque bras,
De cette petite aventure
Deux jours il ne se souvint pas,
La belle avec adresse ajustant sa coiffure,
Rien ne semblait manquer à ses appas.
Comme avant à son maitre elle parut charmante.
Mahmoud, pour l'exprimer d'une façon galante,
Un jour fait à ses yeux briller quelques bijoux.
« Prenez, Ils sont dignes de vous.
Voici des poires sans pareilles. —
Oui, dit-elle ; on n'en vit jamais de plus belle eau.
Pour me parer d'un si rare joyau,
Rendez-moi, Seigneur, mes oreilles. »

Livre XII, fable 8


Titre original : Un Cadeau de Mahmoud

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