Devant l'école du village
Il est un pré que le plus sage
Du coin de l'œil mesure incessamment.
C'est là qu'une heure est un moment,
Surtout dérobée à ouvrage.
Un'jour, que le ciel même inspirait le désir
D'avoir sans congé du plaisir,
Dans ce pré l'espéce écolière
Se disperse, au large s'étend.
On est dit une fourmilière,
Sauf je travail, cela s'entend.
Et comme à ses bambins le régent, savant homme,
Avait dit quelques mots de la Grèce et de Rome,,
De jeux, de courses, de combats,
Nos écoliers, sages personnes,
Mêlaient l'étude à leurs ébats.
« Soit donc ici l'arène et la borne là bas !
Il ne faut plus que des couronnes.
Que faire ? On sait que le laurier
N'est pas commun dans la contrée.
Eh ! bien, voici de bel osier ;
Feuilles d'argent, branche dorée,
Sous nos mains prête a se plier !
« Cueillons, amis, cueillons, sans plaindre la dépense.
Les buissons dépouillés, la joute enfin commence.
Sur Ventre faite un Ane, échappé de sa part,
Doucement vint brouter les rameaux en litige,
Dans un coin places à l'écart ;
Et n'étant point troublé n'en laissa que la tige.
Après l'Ane, soit dit sans les mettre de pair,
Survint monsieur le Magister.
Il voit ; il est vu : grande alerte.
Il accourt : quelle découverte !
Tons les osiers tondus ! Mais les restes sont 1A;
« C'est de quoi vous punir mes drôles. »
Tout fut brisé sur leurs épaules.
Gloire, couronnes, vous voilà !