L'Écureuil et la Tortue Le Marchant de Viéville (17?? - 18??)

Un Écureuil voyant une Tortue
Qui se traînait languissamment,
Lui dit : « Mamie, ah ! ton pas est si lent
Qu'à peine on voit de loin si ta masse remue
Que je te plains de ta lenteur !
Car enfin si l'on te menace,
Si l'on t'attaque par malheur,
Quel partiprendre ? il faut que tu demandesgrace.
Vive, vive l'agilité !
Des pattes du plus fin, moi, je me débarrasse,
Rien n'est égal à ma vivacité
Et je ne puis rester en place. »
Il dit, s'élance en l'air, et l'Ecureuil perché
Sur un chêne, à ses yeux paraît à l'instant même.
Bien souvent un défaut ne nous est reproché
Que par celui qui donne dans l'extrême.

Livre II, fable 7




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