Un cerf, ayant un jour fait une longue course,
Était fort altéré
Et cherchait une source,
Quand il vit tout à coup, au milieu d’un fourré,
Une mare profonde
Que ceignait un rocher.
Il fut prompt à s’en approcher.
— Que le diable confonde
Le chasseur et ses chiens !
Cria-t-il, en jurant comme bien des chrétiens,
Cette eau-là n’est pas illusoire,
Et je vais boire
À la santé de ces gredins
Qui font là-bas du tintamarre.
Puis, en disant ces mots, il sauta dans la mare.
Comme il n’était pas de gradins
Et que la côte
Était abrupte et haute,
L’imprudent ne put revenir.
Quand une passion nous presse, nous obsède,
Hélas ! bien trop souvent l’on cède
Sans demander comment cela devra finir.