Un faucon se familiarisa si bien avec son maître, qu'il venait se poser sur sa main dès que celui-ci l'appelait.
Le coq, au contraire, fuyait son maître et criait à son approche.
Le faucon dit un jour au coq :
– Vous autres coqs, vous n'avez pas le sentiment de la reconnaissance; vous êtes bien d'une race servile, vous n'allez à vos maîtres que poussés par la faim. Quelle différence avec nous, oiseaux sauvages ! nous sommes forts, notre vol est plus rapide que le vôtre, et cependant, nous ne fuyons pas les hommes; au contraire, nous nous posons sur leur main quand ils nous appellent; nous nous souvenons que nous leur devons notre pain.
Le coq lui répondit :
Vous ne fuyez point les hommes, parce que vous n'avez jamais vu un faucon rôti, tandis que nous, nous voyons journellement un coq à la broche.