« Suis-je assez malheureux s'écriait un hibou :
Passer mes tristes jours, confiné dans ce trou,
Sans qu’il soit un seul étre au monde.
Dont le coeur s’intéresse à ma douleur profonde !
Qu’ai-je fait aux autres oiseaux
Pour qu’ainsi chacun me délaisse
Il n’est pas jusqu’à ces moineaux,
Si familiers pourtant, que mon aspect ne blesse :
Je.n’ai pas meérité ce cruel abandon
— Eh ! vieux grondeur, dit un pinson,
Comment vivre avec toi, quand tu te plains sans cesse ? »

Le hihou méritait cétte dure leçon
Il est des gens d’esprit morose
Qui se plaignent à tous et partout de leur sort ;
Parents, amis, voisins, chacun fuit leur abord :
Leur humeur chagrine, en est cause.

Livre II, Fable 6, 1856




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