Dans une ménagerie,
Une Poule donnait ses soins
A sa famille chérie,
Et pourvoyait à ses nombreux besoins.
Tous admiraient sa bonté maternelle.
Déterrait-elle quelques grains,
Aussitôt sa voix autour d’elle
Rassemblait ses joyeux poussins,
Et sa tendresse,
Avec ivresse,
A ses charmants petits,
Qui tous poussaient des cris,
Distribuait cette richesse.
Au moindre bruit de l’orage, ou des vents,
Pleine de zèle,
Cette mère fidèle
Cachait ses doux enfants
Sous son aile.
Si quelque main cruelle
Voulait les lui ravir,
Sa brûlante colère,
Sur le champ, lui faisait sentir
Que ses enfants sont tout pour une mère.

Arsène, sans être flatteurs,
Nous ne trouvons dans cette image
Qu’une ombre de la mère sage
Qui s’applique à former nos cœurs ;
Et, si notre jeunesse
Manque d’expression
Pour peindre mieux sa si vive tendresse,
Va, notre affection,
Bien mieux que des paroles
Hélas ! souvent frivoles,
Te prouvera les sentiments
Qui rempliront toujours le cœur de tes enfants.

Livre I, fable 2




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