Le Manant et le Diamant Louis-Maximilien Duru (1804 - 1869)

Chez un orfèvre, un jour, certain Manant
Admirait un Diamant.
Jamais rien d’aussi beau n’avait frappé sa vue.
Il le prend, le regarde, en tous sens le remue,
Et ne peut plus en détourner les yeux.
Le Diamant lui dit : — Cet éclat merveilleux,
Je le dois au lapidaire ;
Tu me mépriserais comme une vile pierre,
Si son habile main n’avait su me polir
Et m’embellir. —
C’était bien dit. Si la nature
L’avait fait, son éclat et sa riche parure
Etaient le fruit des soins et du talent
De cet ouvrier excellent.

Pour nous, à nos parents nous devons la naissance,
Et certes c’est un beau présent ;
Mais le pasteur qui forme notre enfance
A la pratique des vertus,
Rend plus belle notre existence,
Et nos hommages lui sont dus.
Non, non ! rien ne vaut un bon maître,
Et ses bienfaits,
Jamais
Nous ne saurons assez les reconnaître.

Livre I, fable 1




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