Les Crimes et le Châtiment Magnus Gottfried Lichtwer (1719 - 1783)

Un jour, (jour funeste au genre humain) les enfants de l’ancien Dragon, les crimes ne trouvant plus rien à faire au tartare, prirent le chemin de notre monde , pour y chercher de l’emploi. On vit l’herbe jaunir fou» leurs pas, les forets perdirent leur feuillage, les campagnes se changèrent en landes arides, le chemin fourmilla de toutes fortes de reptiles impurs et les Hiboux firent retentir l’air aux environs de leurs cris lugubres. Ils poursuivaient leur route triomphante et répandaient partout leur poison, lorsque tournant la tête ils aperçurent, qu’on les suivait ; c’était le châtiment , qui s’était mis à leurs trousses, avec sa béquille et qui leur donnait la chasse en boitant. Ha ! lui cria la troupe infernale, si tu vas toujours de ce train, tu n’es point prêt à nous atteindre. Continuez à courir de votre mieux, répondit-il ; je pourrai bien ne vous attraper de longtemps, mais je suis sûr de ne vous point manquer.

Autre traduction, autre titre :

Les vices et la punition.
Les enfants du dragon rejeté,
les vices, parcouraient les terres
pour se combler ailleurs,
car il y avait un manque chez eux.
L'herbe est morte là où ils avaient marché,
La forêt est devenue nue, les champs sont devenus sauvages,
La route est devenue remplie de tritons et de serpents,
L'air était rempli de hiboux.

Maintenant, ils regardaient en arrière,
quelqu'un les suivait, et qui ?
La punition
les suivait très lentement avec la béquille.


"Cette fois, vous ne nous rattraperez pas", criait la foule. Mais elle a dit :
Eh bien, continuez à courir,
je suis souvent en retard, mais je suis sûre que je vais rattraper mon retard.

Livre I, Fable 8




Commentaires