Jadis, Margot la Pie, éternelle causeuse,
Et gourmande, et salope, et friponne et hargneuse,
Accusa les Oiseaux de toute la maison,
Et tous les Animaux même d'une autre espèce.
Le Chat est, dit-elle, un larron,
Le Serein chante faux, et jamais ne caresse,
La Poule salit tout, et caquette sans cesse,
Le Chien est paresseux, querelleur et glouton,
Le Cheval coûte plus vingt fois qu'il ne rapporte ;
Tout passa par sa langue, et tout de bonne forte.
Pour répondre à ce beau jargon,
La Maîtresse jeta la causeuse à la porte,
En lui faisant cette leçon :
Lorsqu'avec tant d'ardeur oncherchedes coupables,
Cen'est que par besoin de trouverdes semblables.
Pour moi, j'ai toujours vu que ces esprits mordans,
Quin'ont pu nulle part trouver d'honnêtes gens,
Et dont le fiel amer sur tous les noms découle,
Cachaient sous eux des cœurs pervers,
Qui voudraient de coquins peupler tout l'Univers,
Afin de passer dans la foule.





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