Enfants, le globe d’or, dont la brillante flamme
Vers le soir, tous les mois, inonde l'horizon,
Servira cette fois de trame
A ma leçon.
Du globe naguère encore
Vous admiriez la grandeur ,
Alors que des flots qu'il dore
Il sortait avec splendeur
Et que, des ombres vainqueur ,
Il diaprait de lumière
Et les cieux et l’onde amère.
Mais bientôt l'orbe a décru;
Sa face s'est échancrée
Et la splendeur admirée
Dans la nuit a disparu.
Enfants, de tels effets vous savez l'origine
A l'égal de maitre Arago ;
Aussi n’est-il de sa doctrine
Besoin qu’auprès de vous je me fasse l’écho.
A la moralité arrive
D'un bond et sans autres détours.
Combien m'est-il pas dans les cours
De gens qui jettent clarté vive;
Je le dis des cours et d'ailleurs ;
Ce sont de brillants réflecteurs ;
Ne devant l'éclat qu'ils projettent
Qu'aux seules clartés qu’'ils reflètent.
Que l'un soit du prince éconduit ,
Il rentre aussitôt dans la nuit.

Livre II, fable 10


Alger, 28 Aout 1853

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