Le Lévrier et le Barbet Prosper Wittersheim (1779 - 1838)

Auprès de mam'zelle caniche
pimpant lévrier, un fier barbet,
Cherchaient à se faire une niche.
Ils venaient pour le même objet,
Et galants tous deux, avec grâces,
À la belle offraient leurs tributs,
Faisant force grimaces.
Tous deux sont bien reçus.
Mais à la préférence
Chacun a la prétention ;
On s'observe, on se lance
Un regard plein de défiance,
Chacun, avec présomption,
Grince des dents, brûle que l'on se batte,
Grogne, ronde ; enfin l'on éclate.
Déjà, dans les ruisseaux,
Hurlant et criant, l'on se traîne ;
Des deux côtés les efforts sont égaux,
La résistance irrite encor la haine ;
On se bouleverse, on sc mord ;
se sépare enfin, on triomphe, on s'impose,
Chacun se croit le plus fort,
Et se donne gain de cause.
A leurs amours, ils reviennent plus doux...
Il n'est plus temps... déjà loin est la belle...

Que reste-t-il d'une querelle ?
Des coups...

Livre VI, fable 4




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